« Il n’y a pas de législation convenable si elle est déconnectée des impératifs éthiques »
Le professeur Rostane Mehdi, directeur de Sciences Po Aix, est spécialiste du droit européen. En sa qualité de président du jury de la 4ème édition du BWS, il a accepté de nous rencontrer afin de discuter de cette édition mémorable du serious game.
Le scénario du jeu porte autour de la due diligence, en français le devoir de vigilance. En quoi ce sujet est-il important au niveau de l’Union Européenne ?
La due diligence est au coeur de problématiques actuelles, mais qui débordent très loin. Ce projet s’articule au système de valeurs de l’Union Européenne, ces dernières venant irriguer toutes les dimensions de l’action de l’Union. C’est la confirmation qu’il n’y a pas de législation convenable si elle est déconnectée des impératifs éthiques.
Vous êtes donc président du jury. Sur quoi l’attention du jury se portera-t-elle pour évaluer les joueurs ?
Nous sommes attentifs à la capacité des joueurs à s’approprier les rôles qui leur ont été attribués, c’est-à-dire la crédibilité dans l’attitude et le sérieux dans le fond. Je suis toujours ébahi de voir avec quel talent les candidats s’emparent de leur rôle ! Mais ce n’est pas seulement une performance théâtrale. Ce qui est remarquable est aussi la façon dont les joueurs acquièrent des compétences techniques et des connaissances de fond.
En quoi le BWS est-il important pour l’institution qu’est Sciences Po Aix ?
Ce serious game est un projet d’établissement, tant dans les moyens humains que financiers, qui sont déployés. C’est un élément clé de notre stratégie de formation et de professionnalisation. Les élèves apprennent des choses qu’ils peuvent ensuite valoriser. On a par exemple, cinq ou six étudiants de l’édition 2020-2021 qui ont été admis au Collège d’Europe. Leur participation au BWS n’y est pas pour rien.
Propos recueillis par Clara Grouzis