« Je peux donc apporter quelque chose de l’intérieur »
Michael Schmitt, team leader pour le groupe Les Verts au Parlement Européen, a accepté de coacher les étudiants qui incarnent les parlementaires européens dans le cadre de cette 4ème édition du Brussels’ World Simulation. Il répond à nos questions.
Michael Schmitt a endossé plusieurs rôles au sein de l’institution législative de l’Union Européenne. Il supervise aujourd’hui les conseillers des commissions parlementaires à portée internationale de son groupe politique. Depuis récemment, il veille aussi à la coordination des positions politiques des députés du groupe Les Verts dans les différentes commissions.
Pourquoi avoir accepté d’accompagner les étudiants qui jouent le rôle de députés européen lors de cette 4ème édition du Brussels’ World Simulation ?
Pendant dix ans, j’étais moi-même conseiller politique. J’intervenais dans beaucoup de négociations et je dois dire que ça me manque un peu d’accompagner les députés dans ce processus de négociation. Cela m’a toujours intéressé et j’ai une expérience assez diversifiée là dedans donc c’est assez naturel pour moi d’endosser ce rôle pour le BWS. C’est difficile pour le monde académique de bien saisir la dynamique européenne et d’avoir accès à certains documents, notamment sur les trilogues (réunions tripartites informelles sur des propositions législatives entre des représentants du Parlement, du Conseil de l’UE et de la Commission, NDLR). Ce sont des endroits particuliers, très importants dans le processus décisionnel et pourtant très peu documentés. Je peux donc apporter quelque chose de l’intérieur.
Vous avez déjà organisé deux séances de coaching avec les joueurs députés. Comment va se dérouler la suite de votre accompagnement ?
C’est assez informel. Je suis disponible pour des échanges collectifs sur Zoom ou pour des échanges bilatéraux si c’est nécessaire. Les étudiants peuvent me contacter et me signaler quel format est le plus adapté à leurs questionnements. Je vais aussi essayer d’être présent à Aix-en-Provence pour les plénières en décembre.
Quel est votre principal conseil pour les étudiants endossant le rôle de parlementaires ?
C’est intéressant comme question. Je dirai qu’il faut bien se rendre compte du poids relatif de leur nationalité, de leur appartenance à une famille politique, et de la diversité au sein de cette famille politique. Ils doivent aussi intégrer la logique institutionnelle. Il s’agit de mieux comprendre les liens entre politique gouvernementale, notamment pour ceux qui sont issus de la majorité au pouvoir dans leur pays, et politique européenne.
Selon vous, qu’apporte le jeu aux étudiants qui s’y engagent ?
Je pense que le jeu ne remplace pas la lecture et la recherche académique. Il ne doit pas se substituer à un travail académique rigoureux mais il peut venir compléter les connaissances. Il fournit en effet un « inside » plus concret. J’ai remarqué que le jeu était pris très au sérieux par les étudiants. Le niveau de préparation et les conditions sont très appropriées.
Après tout, c’est un serious game.
Propos recueillis par Clara Grouzis