A la veille du grand jour, le Blowers est partie à la rencontre des présidents de la Commission Ursula Von der Leyen (Johannes LÜDORF), du Parlement européen David Sassoli (Rose HARTWIG-PEILLON) et du Conseil Charles Michel (Antoine DESMIT) pour recueillir leur témoignage dans cette dernière ligne droite.
Tout d’abord, comment vous sentez vous ?
Ursula Von der Leyen : Extraordinairement bien, merci, et vous-même ?
David Sassoli : Très enthousiaste, bien évidemment. Tout comme les autres joueurs, j’ai très hâte de participer aux plénières.
Charles Michel : Très bien, je vous remercie. La fatigue commence à se faire sentir après ces quatre semaines de négociations au Conseil européen mais je reste prêt à assurer la présidence du prochain Trilogue. Surtout je suis enthousiaste à la perspective des prochaines plénières qui permettront de mettre en lumière le travail considérable des trois institutions de l’Union : la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil européen.
Comment abordez-vous cette dernière semaine cruciale ?
UVDL : Pour cette dernière semaine cruciale, la Commission s’engage à assumer consciencieusement son rôle de médiateur, notamment lors des négociations interinstitutionnelles tripartites, mais également pendant les plénières, en vue de faciliter la conclusion d’un accord entre les colégislateurs. Nous ne pouvons qu’espérer que les grandes orientations politiques de la Commission seront entendues et que nos efforts communs aboutiront à l’adoption de la proposition législative sur le devoir de vigilance et la responsabilité des entreprises.
DS : Sereinement !
CM : Je l’aborde avec sérénité également. Les enjeux sont importants puisque nous allons présenter devant un jury présidé par le directeur de Sciences Po Aix, notre travail, résultat d’un long processus de négociation. Nous sommes parvenus au consensus et je souhaite dans cette dernière ligne droite que le texte modifié par le Conseil puisse être adopté en première lecture lors de la plénière du Conseil de l’Union européenne.
Quel bilan feriez-vous du jeu jusqu’à présent ?
UVDL : Naturellement, il est encore trop tôt pour dresser un bilan, mais un constat s’impose dès à présent. Les joueurs, à la fois dans les rôles institutionnels et non-institutionnels, sont globalement d’un sérieux remarquable, ce qui rend l’expérience particulièrement enrichissante et éprouvante. Cela étant dit, il est à mon sens crucial de ne pas perdre de vue le caractère ludique de l’exercice, malgré la charge de travail importante qui y est liée.
DS : Le BWS a rempli son rôle, c’est-à-dire il a permis aux étudiants de mieux connaitre le rôle des différentes institutions de l’Union européenne lors de la procédure législative ordinaire. Grâce au jeu, ils ont pu prendre conscience de la multiplicité des acteurs impliqués dans celle-ci. La législation européenne n’est pas le produit de décisions obscures, arbitraires et prises dans une tour d’ivoire mais bien le résultat de longues négociations et de consensus. Tous les étudiants ont participé activement au jeu : ils ont fait vivre le BWS’ Tweet, organisé des réunions, des conférences, des tables-rondes, publié des articles, des vidéos, des podcasts, des communiqués de presse… J’ai une pensée particulière pour les acteurs institutionnels législatifs qui ont fourni un travail d’une grande qualité avec les moyens à disposition pour produire une proposition de directive ambitieuse et des amendements que nous allons débattre durant la plénière. On peut donc d’ores et déjà dire que le bilan est positif !
CM : Je suis très heureux du rôle qui m’a été attribué. Présider le Conseil européen, est une opportunité dont j’ai su comprendre l’importance. Pour l’heure, je suis réellement satisfait du consensus qui s’est exprimé au sein de notre institution. Ce consensus est l’expression de l’effort de l’ensemble des États membres à approfondir le texte ambitieux de la Commission. Je suis donc heureux de présider un Conseil européen qui tient à cœur l’intégration européenne.
Qu’attendez-vous des plénières et des discussions des prochains jours ?
UVDL : La Commission se réjouit de voir que les colégislateurs proposent des amendements et modifications dont certains visent même à approfondir notre proposition initiale. Nous nous attendons donc à d’intenses discussions, tant dans le contexte du deuxième trilogue que lors des plénières.
DS : Les discussions des prochains jours nous permettront d’adopter une position unifiée et seront cruciales pour préparer les plénières. Elles vont par exemple permettre de régler les dernières questions faisant débat au sein des institutions. C’est également la dernière période, d’une part, pour les stakeholders de chercher à influencer les eurodéputés et les membres du Conseil et, d’autre part, pour les acteurs législatifs institutionnels de finaliser les négociations entre eux. Enfin, je n’attends qu’une chose des plénières : que notre travail soit récompensé avec l’adoption finale de la directive !
CM : Un accord politique a été trouvé la semaine dernière et hier midi les dernières modifications du Conseil ont été transmises pour avis à la Commission et au Parlement. Toutes les conditions sont remplies pour adopter le texte en première lecture durant la plénière du Conseil. Malgré tout il faut rester prudent même si l’accord est verrouillé, il peut toujours y avoir des problématiques de dernière minute qui pourraient bloquer certains articles du texte.
Etes-vous confiant sur les chances d’adoption de la directive ?
UVDL : Tout-à-fait, je suis parfaitement confiant que l’Europe saura saisir l’opportunité pour faire un geste fort qui serve de modèle international en matière de protection des droits humains et de l’environnement.
DS : Pleinement. La bonne coopération entre la Commission et les co-législateurs me permet d’affirmer que la directive sera très certainement adoptée.
CM : Je préfère, avant de vous déclarer que l’accord sera adopté, attendre les plénières de vendredi, mais je suis en tout cas optimiste.
Propos recueillis par Léna BERNARD